mercredi 27 juin 2018

Droner au Japon

Il y a un an je faisais ma reconversion professionnelle. En 2011 j’arrivais au Japon avec une expérience de 5 années dans le graphisme et tout naturellement je voulais continuer dans cette voie. Mais après 2 expériences malheureuses (ambiances de travail nulles, boulots inintéressants et horaires interminables) j’avais besoin de faire autre chose et surtout de bouger. 
Au cours d’une discussion (l'importance d'avoir un reseau et des connaissances), on me proposa un poste d’opérateur de drone dans une entreprise. Nous intervenons surtout dans la mise en place des fermes solaires (メガーソーラー), qui se développent fortement depuis 2011.
Cela faisait un moment que je pensais faire un article sur ce sujet, C'est une question d’un utilisateur sur un site à propos de la réglementation au Japon qui m'a décidé .

Avant d'utiliser son drone au Japon, il faut connaitre les quelques règles qui éviteront de causer ou d’être victime d'accident. À l'heure actuelle, aucune licence n'est obligatoire ou recommandée, l'utilisation du drone est donc libre. D'une manière générale, quelque soit le pays, elles ne changent pas beaucoup.

Les règles à respecter : 
・Sont strictement interdits les vols à proximité d’un aéroport et ses alentours, les vols au dessus de 150 m d’altitude et les survols des zones habitées, on peut donc oublier les vols au dessus des temples et autres monuments souvent en ville.
・De même les vols de nuit sont interdits.
・En vol, le drone doit rester dans le champ visuel du pilote. Si un problème survient, il sera plus facile de le ramener surtout si la batterie est bien entamée.
・Il faut également garder une distance de sécurité de 30 mètres s'il y a des personnes, des bâtiments ou des véhicules. Une envie de filmer un festival, une fête du sport (運動会), si l’idée est plaisante, mais c’est interdit.
・Tout comme équiper un drone de produits dangereux, ou de l’utiliser pour transporter des colis.
Ces règles s’appliquent à tous. Pour les professionnels il faut demander au ministère des Transports une autorisation de vol. Pour l’avoir demandée, il faut monter un dossier afin de pouvoir tout justifier. Comme toute démarche administrative, c’est très chiant.

Descriptif des règles d’après le Ministère des Transports


Si un opérateur ne respecte pas ces règles et cause un accident, cela peut lui coûter très cher et avoir des conséquences sur la réglementation actuelle qui limiteraient l’usage loisir du drone alors que ces règles sont pleines de bon sens et peu contraignantes. Pour info, l'amende se monte à 50万円以下.
Même si un drone est petit, il y aura toujours quelqu’un qui le verra et préviendra la police. Par exemple, dans le cadre de mon travail je vole souvent dans des zones industrielles et a 2 reprises cette année, un hélicoptère de la police m’a survolé et pris en photo alors que je faisais de la captation par drone. 

Comme je l'ai dit plus haut aucune licence n'est obligatoire pour droner au Japon. Cependant, DJI Japan a mis en place une certification lors de stages pour sensibiliser les utilisateurs à l'univers du drone (drone, réglementation, utilisation) . Cela permet de justifier un niveau de compétences si on a comment moi auparavant, jamais touché à un drone. Plus tard, on reçoit une carte officielle DJI (mais sans valeur juridique) qui valide le niveau.
Il y a 3 niveaux : DJIスペシャリスト ; DJIインストラクター ; DJIマスター.
J’ai passé avec un collègue de travail une des trois licences DJI lors d’un DJI Camp. 


Ce stage DJI Japan est ouvert à tous, dure 2 journées (samedi, dimanche). Les sessions sont régionales. Le stage ne durant que 2 journées, DJI Japan envoie aux stagiaires un épais manuel (seulement en japonais) à lire.
Le stage se décompose en une journée théorie avec un test écrit et une journée vol  (en extérieur si le temps le permet) avec un test : préparation du vol, vol jusqu’à un point précis, décrire un huit en vol mode A, c’est-à-dire sans l’assistance GPS.

Ce jour la, il pleuvait, l'examen de vol s'est fait en intérieur.
J’ai fait ce stage dans une vieille école près de Kumamoto. Désormais la salle sert de centre aéré et salle de réunions. Ce fut un week-end sympa. Nous étions une dizaine, la plupart venant de Fukuoka. Que l’on soit pro ou juste amateur, ce stage est utile car il sensibilise le pilote à la préparation du vol, trop souvent négligée et au respect de la réglementation la plupart du temps méconnue des usagers.
Il suffit de voir sur Youtube les vidéos d'accidents de drone survenus suite a une méconnaissance de l'appareil.



Voilà pour la partie réglementation. Au niveau professionnel, dans le Kyushu, l’industrie du drone se met petit à petit en place. Il existe une structure appelée Kyushu Drone Consortium qui regroupe toutes les entreprises liées à la technologie du drone (drone, camera, 3D, Cloud,…). On se réunit une fois par mois a Fukuoka. Cette structure permet aux entreprises de tisser des liens à travers leurs retours d’expérience et échanges. Le jumelage entre Fukuoka et Bordeaux nous a permis de rencontrer des entreprises françaises lors du Cinedrone de Bordeaux (plus important événement de drone en France et peut-être en Europe).

Et maintenant, à nos drones !
J'ai failli oublier mais comment dit-on drone en japonais ?
ドローン ou bien 無人航空機(むじんこうくうき)

1 commentaire: