Usuki Takeyoi

La préfecture d'oita compte trois festivals de lanternes au mois de novembre : celui d'Usuki (Usuki Takeyoi), celui de Taketa (tikuraku), et enfin celui de Hita (sen'nen Akari). La production de madake (variété de bambou utilisée pour fabriquer les lanternes) de la préfecture d'Oita est la plus importante du Japon. 

Cette année, j'ai pu me rendre au festival d'Usuki (Usuki-Takeyoi (うすき竹宵)), très charmante petite ville dont le centre date de la période Edo voire plus ancien.

Le festival qui se déroule début novembre et dure 3 jours, est un moment important pour la vie des habitants car il nécessite la participation de tous : des plus jeunes aux plus anciens et de tous les acteurs de la vie d'Usuki pour la coupe, la fabrication et la mise en place du festival.

L'origine du festival

Selon une légende, la princesse Hanyahime qui vivait à Usuki était connue pour sa beauté et sa gentillesse. Cette renommée arriva jusqu'aux membres du palais impérial qui en parlèrent à l'Empereur. Aussitôt, l'Empereur souhaita marier son fils à la princesse, mais ses parents de peur de ne plus la revoir refusèrent et envoyèrent à l'Empereur une boite contenant des images de leur fille.

L'un des fils de l'Empereur en regardant les images tomba amoureux de la princesse et partit pour Usuki où il se maria avec la princesse qui tomba enceinte. À la demande de l'Empereur, son fils repartit à Nara sans la princesse toujours enceinte. Après l'accouchement, celle-ci laissa sa petite fille à ses parents et partit pour Nara.

Malheureusement, en chemin une terrible tempête éclata et la princesse disparut. Les parents réclamèrent la boite et les images qui leurs furent rendues.
Depuis, en novembre quand la nuit tombe vite, les habitants d'Usuki allument des lanternes pour guider l'esprit de la princesse (et des voyageurs) à rentrer chez elle saine et sauve.

Le festival

Comme d habitude lorsque je visite, la pluie s était mise à tomber pendant le trajet et j étais bien dégouté. Heureusement à mon arrivée, il ne pleuvait plus, et en plus, j avais même une place de parking gratuite juste à côté d'un temple.

Il y avait vraiment des lanternes dans toutes les rues et le centre brillait. On pouvait voir des lanternes de toutes sortes des plus simples aux plus design, certaines inspirées de la culture populaire, d autres d'halloween, ou juste des délires.

Les rues traditionnelles avec les batiments aux facades en bois créaient une ambiance féérique et chaque coins de rue apportaient sa petite touche grâce aux milliers de lanternes disposées.

 

Et parfois on pouvait croiser des etres terrifaints. Il en a terrorise plus d'un.

Les lanternes nous guident de temples en temples, eux aussi illuminés.

J'ai même pu participer gratuitement, peut-être grâce à mon sac d'Aruki henro, à une cérémonie du thé dans une salle somptueuse éclairée par des ... lanternes. À la base je voulais juste faire signer mon shuinchō (しゅいんしょう carnet à faire signer par un moine en arrivant dans un temple. Celui-ci calligraphie le nom du temple et appose les sceaux）par le moine.

En remontant une rue commercante qui va jusqu'aux ruines du château, j'ai pu voir de belles boutiques traditionnelles : kimono, miso, épiceries, ....

Du haut de la butte sur laquelle se dressent les enceintes, on peut admirer la vue, malheureusement le parc n'était pas mis en valeur et je ne m'y suis pas attardé.

Ensuite je me suis dirigé vers le dernier temple de la soirée, où une scène avait été dressce pour un concert, et là, ce fut le drame car ils ont joué "Champs Elysées", "la Vie en Rose" en anglais. Malgré tout, le concert était quand même très sympa.

Sur le chemin du retour, l'estomac hurlant famine, j ai gouté du poisson-sabre grillé enroulé sur du bambou avec un filet de kabosu (citron vert spécialité d'Oita). Un vrai régal ! j en ai même repris ! Je savais que Usuki était réputé pour son fugu mais ce petit encas vaut aussi un détour.

Usuki a 2 gros festivals celui-ci et le fire stone Buddha (plus grand festival du feu de l'ouest du Japon) à la fin août. Ces deux festivals sont vraiment à voir pour profiter d'une ambiance mystique dans des cadres traditionnels superbes. Même si l'an prochain la priorité sera le festival de Taketa, je trouverai le temps de revenir.